« Il y a un problème de transparence », déclare Étienne Chaufour, maire (DVG) de Juvisy-sur-Orge et vice-président de la communauté d’agglomération Les Portes de l’Essonne (CALPE). Il a écrit une lettre à François GARCIA, maire (DVG) d’Athis-Mons, président de la CALPE, pour lui dire qu’il renonçait à sa délégation aux finances, tout en demeurant vice-président.
OÙ IRA L’ARGENT ?
« Avec l’élargissement depuis le 1er janvier 2013 de l’agglomération à Savigny-sur-Orge et à Morangis, et les recettes supplémentaires que cela implique, j’ai estimé en décembre 2012 que nous pouvions sereinement diminuer le taux du foncier bâti. Ma préconisation n’a pas été entendue. Si nous ne baissons pas les impôts, où va partir cet argent supplémentaire ? »
« J’ai alerté à plusieurs reprises, demandé les chiffres, écrit un mail au président. L’année dernière, j’avais préparé le budget avec les services. Cette année, je n’ai pu avoir aucune réunion avec eux. Il y a non seulement un manque de dialogue, un manque de travail pour préparer l’arrivée des deux nouvelles communes, mais aussi un problème de transparence. » (1)
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Question. Que pensez-vous de la position d’Étienne CHAUFOUR ?
Bernard MÉRIGOT. Elle est courageuse. J’ai l’expérience de nombreuses assembles délibérantes (communes, syndicats intercommunaux, communautés…) en région parisienne et en province. J’ai assisté à un certain nombre de séances publiques du conseil de communauté de la CALPE. Il est évident qu’elle ne fonctionne pas bien. Des interventions de bon sens ont été faites et elles n’ont pas été prises en compte. Il n’y a pas d’étude de projection, de simulation, de scénarios financiers. Le fait pour Étienne CHAUFOUR de renoncer à sa délégation aux finances manifeste son opposition à un système qui marche mal. Pour ma part, lorsque j’ai démissionné en 2009 de mes fonctions de 1er maire adjoint de Savigny-sur-Orge (tout en demeurant conseiller municipal), j’ai manifesté mon opposition à la gouvernance de Laurence SPICHER-BERNIER, maire de Savigny-sur-Orge.
DEBOUT DANS LE HALL
Question. Pouvez-vous nous donner un exemple concret de l’amateurisme pratiqué par la CALPE ?
Bernard MÉRIGOT. Je me suis rendu avec un ami, comme témoin, au siège de la CALPE le mardi 29 janvier 2013, à 14 heures 30. Nous avons fait un « testing citoyen ». C’est très simple. Vous entrez, et vous dites : « Bonjour Madame. Je voudrais consulter le registre des délibérations du conseil de communauté ». Il faut savoir qu’on ne pénètre pas comme ça à l’intérieur du bâtiment. C’est le Kremlin ! Une des personnes de l’accueil appelle la responsable. Elle descend de l’étage et l’entretien se passe debout dans le hall. Et les surprises commencent !
« CAUSES TOUJOURS,
TU M’INTÉRESSES »
Question. Qu’avez-vous découvert ?
Bernard MÉRIGOT. Une chose étonnante. La CALPE n’établit pas de compte-rendu des débats. Cela veut dire que les interventions des conseillers communautaires ne sont ni enregistrées, ni transcrites. C’est « causes toujours » ! Dans toutes les assemblées délibérantes que je connais, il existe un compte-rendu des débats : le nom de ceux qui interviennent est mentionné, ainsi que leur intervention (in extenso, en style indirect, de façon résumé, c’est selon…), mais ils sont notés. Rien de cela à la CALPE ! On ne sait pas Qui est intervenu ? On ne sait pas. Sur quelle délibération ? On ne sait pas. Qu’a-t-il dit ? On ne sait pas. C’est pas de l’amateurisme, c’est une pratique institutionnelle du mépris démocratique !
Rappelons que la CALPE, c’est un budget de 89 534 000 € de dépenses en 2011, et environ 380 fonctionnaires territoriaux !
UN SOUTIEN EXIGEANT
Question. Lors de la séance du conseil municipal de Savigny-sur-Orge du lundi 10 décembre 2012, vous avez fait partie de la minorité (avec Jean-Marc DEFRÉMONT, Jean-Claude LÉOST, Chadia SEMDANI…) qui a voté pour la CALPE alors que Laurence SPICHER-BERNIER a voté contre, et qu’Éric MEHLHORN n’a pas voté. Est-ce que vous avez changé d’avis ?
Bernard MÉRIGOT. Pas du tout. Comme je l’ai exprimé, mon vote pour la CALPE est un soutien pour un territoire économique cohérent, proche de l’aéroport d’Orly, de ses emplois et de ses activités. C’est un soutien exigeant à l’égard de la transparence citoyenne que la communauté doit présenter. La CALPE actuelle ne correspond pas aujourd’hui à ce que j’en attends.
CHANGER LA GOUVERNANCE
Question. Quelle est la solution ?
Bernard MÉRIGOT. Il faut que la CALPE change sa gouvernance. Et vite ! C’est ce que réclament les 102 000 habitants des cinq communes qui la composent.
RÉFÉRENCES
1. « Il y a trop d’amateurisme ». Interview. Étienne Chaufour, maire (DVG) de Juvisy-sur-Orge, et vice-président des Portes de l’Essonne, dénonce la façon dont est gérée l’agglomération. Juvisy-sur-Orge, lundi 28 janvier 2013. La proposition de baisse d’impôts d’Étienne Chaufour n’a pas été entendue. Il rend sa délégation. », Le Parisien Essonne-matin, mercredi 30 janvier 2013.
Mention du présent article : http//www.savigny-avenir.info/ISSN 2261-1819
BNF. Dépôt légal du numérique, 2013