Écriture inclusive

ÉCRITURE INCLUSIVE ET ÉCRITURE ÉPICÈNE
L’Organisation des Nations unies (ONU) définit le langage inclusif par « le fait de s’exprimer, à l’oral comme à l’écrit, d’une façon non-discriminante, quels que soient le sexe ou l’identité de genre de la personne dont on parle ou à qui l’on s’adresse, sans véhiculer de stéréotypes de genre » (1)
Il convient de distinguer :
  • Le langage inclusif qui a pour finalité d’éviter toute discrimination (origine ethnique, handicap, genre…)
  • Le langage épicène qui est une écriture qui peut s’appliquer indifféremment à une personne masculine ou féminine. Par exemple, le terme secrétaire est épicène, désignant à la fois un secrétaire et une secrétaire. Cette écriture inclut la féminisation des professions et des fonctions. On parle aussi de langage neutre, de langage non sexiste », voire de « langage dégenré ».
On pourra utilement se référer aux dispositions arrêtées par Wikipédia. (2)
Pour notre part,  nous appliquons pour les articles de du site Territoires et Démocratie Numérique Territoriale (TDNL) quatre principes simples :
•  Mentionner, en fonction du sens de la phrase et de son contexte, et chaque fois que cela est possible, le féminin.
•  Refuser toute écriture qui serait impossible de verbaliser d’une façon intelligible. Tout ce que l’on écrit doit pouvoir être lu à haute voix. Comment énoncer « les salarié.ée.s » ? (3)
•  Conserver d’une façon générale les règles orthographiques et grammaticales d’accord.
•  Permettre au maximum une lecture lisse, fluide et apaisée de nos textes.
EXEMPLES D’ÉCRITURE ADOPTÉS SUR LE SITE http://savigny-avenir.info
  • Écriture inclusive refusée : « salarié.e.s », « salarié·es », « salarié(e)s »
    Écriture acceptée : salariés et salariées
  • Écriture inclusive refusée : « contributeur.trice »
    Écriture acceptée : contributeur et contributrice
  • Écriture inclusive refusée : « ceux.lles » ainsi que « celles.ux »
    Écriture acceptée : celles et ceux
  • Écriture inclusive refusée : « les policier.ères sont intervenu.e.s »
    Écriture acceptée : les policiers et les policières sont intervenus
RÉFÉRENCES
1. UNITED NATIONS, « Gender-inclusive language », https://www.un.org/en/gender-inclusive-language
NATIONS UNIES,
« Le langage inclusif », https://www.un.org/fr/gender-inclusive-language
2. WIKIPÉDIA, « Wikipédia : Sondage / Écriture inclusive » (1er décembre 2019-5 janvier 2020), https://fr.wikipedia.org/wiki/Wikipédia:Sondage/Écriture_inclusive
LAUSSON Julien, « Interrogée, la communauté de Wikipédia en français rejette massivement l’écriture inclusive », Numerama, 8 janvier 2020. https://www.numerama.com/politique/598073-interrogee-la-communaute-wikipedia-francaise-rejette-massivement-lecriture-inclusive.html – utm_medium=e-mail&utm_source=newsletter_hebdo&utm_campaign=20200111
3. Pouvoir dire « à haute voix » la totalité de ce que l’on écrit ou ce que l’on pense (les lettres, les syllabes, les mots…), est évoquée par Emmanuel KANT lorsqu’il émet la possibilité selon laquelle : « il pourrait bien se faire qu’il y eut des êtres raisonnables, sur d’autres planètes qui ne pourraient penser qu’à haute voix ». C’est-à-dire, précise-t-il : « qu’il ne pourraient avoir de pensée qu’ils ne la formulent aussitôt ».
KANT Emmanuel,
Anthropologie du point de vue pragmatique, Vrin, 1964, p. 169. Traduction de Michel Foucault.
Dès lors, comment penser, si les mots que l’on emploie sont imprononçables et inintelligibles ?
En cette matière, nous suivons François HOLLANDE, ancien président de la République (2012-2017), lorsqu’il écrit dans l’avant-propos du livre Leur République expliquée aux jeunes et aux moins jeunes (2020), album illustré à visée pédagogique et citoyenne pour les jeunes à partir de 10 ans : « Le masculin employé pour présenter les fonctions est un « masculin neutre ». Il est évident que tous les mandats de la République peuvent et doivent être occupés par des femmes ».
HOLLANDE François, Leur République expliquée aux jeunes et aux moins jeunes, Glénat Jeunesse éditeur, 2020, p. 5.


COMMENTAIRE
24 mars 2021

Le refus de l’écriture inclusive est une question définitivement réglée pour Territoires et démocratie numérique locale et pour ses lecteurs. Sur cette question, Paul PICCARETA, directeur de publication et rédacteur en chef de la revue mensuelle Limites, écrit avec humour dans un éditorial :

« On nous demande si nous ne finirons par « employer l’écriture inclusive.» La rédaction y a réfléchi, mais nous avons déjà assez de mal à relever les coquilles qui se nichent dans nos articles. L’écriture inclusive serait un défi syntaxique bien au-dessus de nos capacités. »
PICCARETTA Paul et HAVY Brieuc, Éditorial, Limites, Revue d’écologie intégrale, n° 21, 2021.

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