Méthodes

NOS MÉTHODES
La recherche-action (action research, en anglais) est une méthode de recherche scientifique fondée par Kurt LEWIN (1890-1947), professeur de psychologie américain. Elle propose un ensemble de techniques de recherche permettant de réaliser des expériences réelles dans des groupes sociaux naturels. Ces techniques sont fondées sur l’idée que dans le cadre de l’expérimentation sociologique, la recherche et l’action, très souvent séparées, peuvent être rassemblées en une même activité.
La recherche-action s’appuie sur l’idée que l’humain et le social, en tant qu’objets d’études, présentent des caractéristiques spécifiques qui appellent la mise en place d’une méthodologie différente de celle qui est appliquée pour les sciences « dures », fondées sur l’intériorité, le non-déterminisme, les singularités. Son processus de construction implique aussi bien le chercheur que les différents acteurs participant à l’observation et à l’expérimentation.
En 1986 lors d’un colloque à l’Institut National de Recherche Pédagogique (INRP, Paris) la définition suivante de la recherche action a été proposée : « Recherche fondée sur une action délibérée de transformation de la réalité ayant un double objectif : 1. Transformer la réalité, 2. Produire des connaissances concernant ces transformations » (HUGON Anne-Marie et SEIBEL Claude, «Recherches impliquées. recherche-action», Revue française de pédagogie, 1988).
Dans une recherche-action stratégique, la démarche et la confrontation des points de vue, engendre une prise de distance par rapport à « ce qui est en train de se passer ». Des mouvements cycliques,  inhérents à toute recherche, affectent toutes ses étapes : questionnements, hypothèses, observation, recueil des données, traitement et analyse des données recueillies, production de connaissances, nouveaux questionnements, réajustement des actions entreprises, révision des hypothèses… (VESPIEREN Marie-Renée, « Quand implication se conjugue avec distanciation : le cas de la recherche-action de type stratégique », Études de communication, Langage Information Médiations, n°25, 2002)
Christophe de SAVIGNY
«Encyclopédie, ou la suite et liaison de tous les arts et sciences»
SAVIGNY Christophe de, Tableaux accomplis de tous les arts libéraux, contenans brièvement et clerement par singulière méthode de doctrine, une générale et sommaire partition des arts, amassez et deduicts en ordre pour le soulagement et profit de la jeunesse, Paris, Jean et François de Gourmont, 1587.

 

Les trois stades de la recherche en sciences sociales. Trois lignes de force gouvernent toute démarche de recherche dans le domaine des sciences sociales : critiquer, comparer, généraliser.
•    Critiquer,
parce que la lucidité réflexive est un remède contre les ignorances, la naïveté, et l’ingénuité. Aucune expertise, quelle qu’elle soit, n’a pour vocation de conforter la pensée commune. Le propre de toute recherche est de penser « autrement » que l’opinion. C’est par son décalage par rapport aux conceptions usuelles dominant le monde social que l’impératif critique se définit, s’affirme,  et s’ouvre au dialogue.
    Comparer, parce qu’aucun résultat probant ne peut se limiter à la singularité d’un cas. La démarche comparative est un éloge de la pluralité. Elle impose de se confronter à des objets, à des sociétés, et à des pratiques éloignés de nous, que  ce soit dans le temps ou dans l’espace. C’est par le travail incessant de distinction/rapprochement que la recherche progresse, lui apportant par-là même une  garantie scientifique.
•    Généraliser,
parce que le passage de l’un au multiple est au coeur de toute démarche scientifique. Il ne s’agit pas de céder à la tentation de la généralisation, mais se s’interroger, pour chaque recherche, sur sa pertinence.
Critiquer ne peut se concevoir sans comparaison, sans généralisation; comparer, sans critique, sans généralisation; généraliser sans critique, sans comparaison.
DÉSVEAUX Emmanuel, de FORMEL Michel, HAAG Pascale, LEMIEUX Cyril, PROCHASSON Christophe, REMAUD Olivier, SCHAUB Jean-Frédéric, THIREAU Isabelle, BERTRAND Anne, Faire des sciences sociales,3 vol., Éditions de l’EHESS, Paris 2012. (Tome I, 352 p, Tome II, 320 p., Tome III, 328 p.)

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