« Chimères », la revue de Gilles Deleuze et de Félix Guattari doit continuer à vivre

APPEL À FINANCEMENT PARTICIPATIF (Crowdfunding)

La revue Chimères, revue des schizonalyses, a été créée en 1987 par Gilles DELEUZE et Félix GUATTARI. (1) Elle vient de publier, en novembre 2015 son n° 86 intitulé « Paradoxes du rêve ». Pour continuer à exister, elle a besoin du soutien de tous. C’est pourquoi elle lance un appel de financement participatif (crowdfunding) sur la plateforme Ulule (https://ulule.com/revue-chimères). La date limite pour y participer est dans 13 jours, le 7 mars 2016.
Bernard MÉRIGOT a été l’élève de Gilles DELEUZE durant l’année universitaire 1970-1971 au Centre universitaire expérimental de Vincennes / Université de Paris 8. Il a également suivi ses travaux à New York en 1975
(2). Il présente l’appel à financement participatif en faveur de la revue Chimères.

Chimères, n°86, 2015

La revue Chimères a publié quatre-vingt six numéros à la suite entre 1987  et 2015. Son directeur Jean-Claude POLACK déclare que « la baisse des ventes et des abonnements, l’augmentation des coûts de fabrication et de diffusion rendent de plus en plus difficile la possibilité de continuer, et d’éditer une revue exigeante et militante ». La situation économique actuelle fragilise l’existence de la revue et la met en péril.

POURSUIVRE LES TRAVAUX
DE GILLES DELEUZE ET DE FÉLIX GUATTARI

La revue Chimères a été fondée en 1987 par Gilles DELEUZE et Félix GUATTARI. Le projet initial de la revue était de développer et d’approfondir les cadres théoriques et pratiques de la schizoanalyse tels que les deux auteurs les avaient établis dans leurs deux livres majeurs que sont L’Anti-Œdipe (1972) et Mille plateaux. (1980).

« Depuis plus de vingt ans, Chimères a proposé, dans ses quatre numéros annuels, des perspectives politiques, esthétiques, psychanalytiques, écologiques, philosophiques, issues du travail de ses deux fondateurs en lui associant des penseurs et des créateurs d’aujourd’hui, des militants, des groupes minoritaires, des travailleurs ou usagers des institutions, des expérimentateurs dans le domaine social, artistique, psychanalytique, politique, écologique, urbanistique, etc. »

Le comité de rédaction de Chimères a intégré de nouvelles générations pour favoriser le renouvellement des perspectives et des problématiques et a su accueillir des auteurs d’horizons divers. On peut citer : Gilles Deleuze, Félix Guattari, Isabelle Stengers, Gilles Châtelet, Fernand Deligny, Matta, Edgar Morin, Jean-Jacques Lebel, Michel Butor, Paul Virilio, Jean-Pierre Faye, René Schérer, Eric Alliez, Louis Marin, Jean-Clet Martin, Bill Viola, Edgard Pisani, François Tosquelles, Cornélius Castoriadis, Slavoj Zizek, Toni Negri, Marie Redonnet, Peter Pal Pelbart, Pierre Vidal-Naquet, Gérard Fromanger, Jean-François Lyotard, Sarah Kofman, Act-Up Paris, José Gil, Elfriede Jelinek, Bruno Latour, Michel Butel, François Châtelet, Mathieu Bellahsem, Jorge Sanjines, Georges Didi Huberman, Alain Brossat, Ginette Michaud, Maurizio Lazzarato, Franco Berardi, Claro, Anne Sauvagnargues, Beatriz Preciado, Sarah Schulman, David Halperin, Russell Banks, Femmes en lutte 93, Pierre Macherey, Peter Sloterdijk, Pierre Delion, Frank Smith, Mathieu Rigouste, Judith Butler…

Félix GUATTARI (1930-1992) et Gilles DELEUZE (1925-1995)
https://didierbazy.wordpress.com/2013/07/22/deleuze-et-guattari-deux-sourires-une-image/
https://lesetatsdudesert.wordpress.com/2015/05/29/gilles-deleuze-felix-guattari-kafka-pour-une-litterature-mineure/

DES PROJETS POUR DEMAIN

La revue, dirigée par Jean-Claude POLACK, « a pour ambition de produire un discours  un espace où s’agencent des théories, des expérimentations, des pratiques plurielles, un lieu où se créent des agencements collectifs et de pensée multiples.»

Chimères souhaite continuer son aventure avec la volonté de s’ouvrir encore aux auteurs et aux points de vue étrangers afin qu’y soient présents plus fortement les sons d’un monde de plus en plus pluriel, les idées créées à partir d’autres perspectives, les pratiques singulières issues d’autres traditions de pensée, d’autres possibilités politiques.

La revue Chimères est également une association qui organise régulièrement des rencontres et des événements autour des thèmes et des problématiques qui traversent les numéros.

Félix GUATTARI, Chimères, n°1 (1987)

Dans le premier numéro de Chimères, Félix GUATTARI écrivait en 1987 :

« Cette revue accueillera les travaux des individus et des groupes se réclamant de près ou de loin de la schizoanalyse, science des chimères : les travaux de tous ceux qui entendent renouer avec l’inventivité première de la psychanalyse, en levant le carcan de pseudo-scientificité qui s’est abattu sur elle comme sur l’ensemble des pratiques et des recherches en philosophie et en sciences humaines. À la manière des arts et des sciences en train de se faire. Work in progress. Les textes émanent ici de psychanalystes, de philosophes, d’ethnologues, de scientifiques ou d’artistes. Pas pour une interdisciplinarité de galerie. Retour au singulier. À chacun sa folie. Les grands phylums théoriques finiront bien par y retrouver les leurs. De toutes façons, par les temps qui courent, nous n’avions plus le choix, il fallait repartir de là ».

En 2016, la psychanalyse est largement décriée. Elle voit ses avancées théoriques et institutionnelles violemment remises en cause. Les institutions de soin et d’accueil sont de plus en plus soumises à la logique des entreprises privées. Les audaces théoriques sont recouvertes par une pensée volontiers consensuelle. Les expériences politiques et sociales sont décriées et empêchées au profit de valeurs politiques vagues et complaisantes. Les « années d’hiver » dont parlait Félix GUATTARI semblent de plus en plus s’installer pour durer. Il serait très regrettable que disparaisse une revue qui a toujours fait l’effort d’explorer et d’encourager, face à cet état de fait, les lignes de fuite et les résistances.

« C’est pour essayer de continuer la création de cette pensée « chimérique », autant à travers la publication de la revue qu’à l’occasion des manifestations que celle-ci organise et qui sont ouvertes à tous, que nous sommes aujourd’hui contraints de demander l’aide financière exceptionnelle de nos lecteurs, de nos sympathisants, de nos amis. »

L’adresse du site pour apporter sa contribution est : https://ulule.com/revue-chimères

 L’appel de financement participatif (crowdfunding)
de la revue Chimères, 21 février 2016
https://ulule.com/revue-chimères

DOCUMENT

SCHIZO-CULTURE, VOLUME 2

“I think “schizo-culture” here is being used rather in a special sense. Not referring to clinical schizophrenia, but to the fact that the culture is divided up into all sorts of classes and groups, etc., and that some of the old lines are breaking down. And that this is a healthy sign.”
William Burroughs, Schizo-Culture
The legendary 1975 “Schizo-Culture” conference, conceived by the early Semiotext(e) collective, began as an attempt to introduce the then-unknown radical philosophies of post 1968 France to the American avant-garde. The event featured a series of seminal papers, from Deleuze’s first presentation of the concept of the “rhizome” to Foucault’s introduction of his History of Sexuality project. The conference was equally important on a political level, and brought together a diverse group of activists, thinkers, patients, and ex-cons in order to address the challenge of penal and psychiatric institutions. The combination proved to be explosive, but amid the fighting and confusion “Schizo-Culture” revealed deep ruptures in left politics, French thought, and American culture.
The “Schizo-Culture” issue of the Semiotext(e) journal came three years later. Designed by a group of artists and filmmakers including Kathryn Bigelow and Denise Green, it documented the chaotic creativity of an emerging downtown New York scene, and offered interviews with artists, theorists, writers, and No Wave and pre-punk musicians together with new texts from Deleuze, Foucault, R. D. Laing, and other conference participants.
This slip-cased edition includes The Book: 1978, a facsimile reproduction of the original Schizo-Culture publication; and The Event: 1975, a previously unpublished and comprehensive record of the conference that set it all off. It assembles many previously unpublished texts, including a detailed selection of interviews reconstructing the events, and features Félix Guattari, William Burroughs, Kathy Acker, Michel Foucault, Sylvère Lotringer, Guy Hocquenghem, Gilles Deleuze, John Rajchman, Robert Wilson, Joel Kovel, Jack Smith, Jean-François Lyotard, Ti-Grace Atkinson, François Peraldi, and John Cage.
Sylvère Lotringer is Jean Baudrillard Chair at the European Graduate School, Switzerland, and Professor Emeritus of French literature and philosophy at Columbia University.
David Morris
is a writer, researcher and teacher. He is an editor at Afterall and a lecturer at University of the Arts, London.
 “The Event is a book, a made thing. It reminds me of Plato’s Symposium, written entirely in dialogue form (perhaps due to Socrates’s contempt for books), which opens with one person imploring another to tell everything that happened and everything that was said at a certain drinking party some thirty years earlier. It’s not enough to know the gist of it. The story stays ahead of its own significance, and stays alive that way. Undigested. And the things said by the protagonists often reach quite outside the frame. The book called Schizo-Culture: The Event can be taken as this kind of story work. The tidy box that it comes in is funny—a schizo-box. And the schizo is in and out of its box.”
Jim Fletcher, Artforum
RÉFÉRENCES
Schizo-Culture, The Event, The Book
, Vol 2, Edited by Sylvère LOTRINGER and David MORRIS. https://mitpress.mit.edu/books/schizo-culture


RÉFÉRENCES

1. Chimères, Revue des schizoanalyses. Abonnement (3 numéros par an) : 55,00 €. Adresse : CRM ART Éditions Érès, CS 15245, 31152 FENOUILLET CEDEX, 33 (0)5 61 74 92 59 http://www.editions-ees.com

2. MÉRIGOT Bernard,«La « Schizo-culture » à New York. Notes sur un colloque (1975)».http://www.savigny-avenir.fr/1975/11/22/la-schizo-culture-a-new-york-notes-sur-un-colloque-1975/
Texte de l’article en pdf : MERIGOT Schizo culture 1975

PANZNER Joe, The Process That is the World Cage/Deleuze/Events/Performances. « Deleuze is quoted by Bernard Mérigot, La Schizo Culture a New York : Notes sur un colloque », Le Monde undated copy held in Falls archive at NYU/ Cited by David Morris in Schizo Culture in its Own Voice in Schizo-Culture The Event, 205-6

https://books.google.fr/books?id=pfCuCgAAQBAJ&pg=PT38&lpg=PT38&dq=deleuze+mérigot&source=bl&ots=PV7vZciPoI&sig=W_bTR2P5-6yiI6CsCii6ZZM4VVg&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjH1qfAgpbLAhXDVhoKHe9DAXsQ6AEIRjAG – v=onepage&q=deleuze mérigot&f=false

MORRIS David, Gilles Deleuze: An Introduction, 2005.

Article en ligne sur http://savigny-avenir.info

«Chimères, revue des schizoanalyses en 2015»
Tract A4, p.1

COMMENTAIRE DU 24 février 2016

COMMENTAIRE DU 25 février 2016

  • SE DÉPENDRE DES DISCOURS DES PARTIS POLITIQUES
    Pour Valentin Schaepelynck, il existe une spécificité politique élaborée par Chimères. Elle consiste à se « déprendre des grands discours et des partis politiques, de chercher le politique dans des pratiques qui parfois n’ont pas a priori de dimension politique, dans des pratiques singulières (…)», par exemple  dans des pratiques psychiatriques.
  • IL EXISTE UNE CLINIQUE DU POLITIQUE
    Il existe une clinique du politique, c’est-à-dire un lieu du politique malade, du politique souffrant, du politique qui doit être soigné. « De numéro en numéro, on retrouve la volonté de montrer en quoi le politique peut être dans des pratiques quotidiennes ou institutionnelles, dans des formes de vie qui sont inventées par les gens, dans les communautés, dans les ZAD… ». (1)
  • LA DOMINATION N’EST PAS TOUJOURS LÀ OÙ ON PENSE.
    De ce point de vue, Mille plateaux ou l’Anti-Œdipe donnent des outils pour essayer de la penser.

RÉFÉRENCES
1. SCHAEPELYNCK Valentin,
« Revue Chimères : Inconscient et politique. Entretien avec Jean-Claude Polack, Anne Querrien, Valentin Schaepelynck». http://diacritik.com/2016/02/23/revue-chimeres-inconscient-et-politique-entretien-avec-jean-claude-polack-anne-querrien-valentin-schaepelynck/

COMMENTAIRE du 21 mai 2016

Gilles DELEUZE lors de l’un de ses cours de philosophie à l’université de Vincennes
Vincennes, l’université perdue,
film de Virginie LINHARDT, 2016, 90 minutes.
Photo © Agat Films & Cie

Mention du présent article http ://www.savigny-avenir.info
ISSN 2261-1819
Dépôt légal du numérique, BNF 2016

This entry was posted in Chimères Schizoanalyse, Columbia University, DELEUZE Gilles, Diacritik, GUATTARI Félix, LOTRINGER Sylvère, New York, POLACK Jean-Claude, QUERRIEN Anne, SCHAEPELYNCK Valentin, Schizo-culture, Semiotext(e), Université de Vincennes. Bookmark the permalink.

Comments are closed.