Territoires et démocratie locale : le numérique concerne l’intelligence collective (Bernard Stiegler)

LA LETTRE DU LUNDI DE MIEUX ABORDER L’AVENIR

« Comment inventer les technologies de demain ? » s’est interrogé récemment le président de la République François HOLLANDE. Pour répondre à cette question, l’hebdomadaire « Le Journal du dimanche » publie une étude intitulée « La France dans dix ans » (1). Avant de répondre, il faut questionner la question. Comment faut-il inventer des technologies ? Pour elles-mêmes ou pour des usages ? Pour quels usages, répondant à quels besoins ? Chaque technologie nouvelle impose-t-elle l’usage que l’on fera d’elle ? Où bien est-ce que ce sont les usages nouveaux qui commandent les technologies ? Dans ce cas, il est urgent d’inventorier les usages présents des technologies actuelles.

LE NUMÉRIQUE MÉTAMORPHOSE LA SOCIÉTÉ

Parmi les experts consultés dans le cadre de cette étude, le philosophe Bernard STIEGLER livre ses réflexions. « Le numérique provoque une métamorphose de la société plus importante que ne le fit en son temps l’imprimé ». (2)

  • la première époque a été celle de la navigation hypertexte (années 1990),
  • la seconde époque a été celle des médias sociaux (année 2000),
  • la troisième époque est celle des technologies de l’annotation (années 2010).

LE NUMÉRIQUE FAÇONNE LES TERRITOIRES

Le développement des infrastructures (l’ADSL, le très haut débit…) façonne les territoires. On estime que 25% de la croissance française est imputable au numérique. Cela ne saurait se limiter au très haut débit (20 milliards d’euros prévus pour le très haut débit, dont 6 milliards d’euros financés par l’État et les collectivités locales, selon l’estimation de 2012). Alors, comment échapper à la colonisation numérique ?

L’INTELLIGENCE COLLECTIVE

Selon Bernard STIEGLER, nous allons vers une « économie de la contribution », dans laquelle chacun est amené à participer selon le principe de l’échange « pair-à-pair », traduction de l’américain peer-to-peer (« P2P ») qui désigne un modèle de réseau informatique dans lequel, contrairement au modèle client/serveur, chaque client est également serveur. Il ne s’agit plus de redistribuer le pouvoir, mais de savoir « mettre en valeur son temps », c’est à dire de pratiquer l’intelligence collective.

RÉFÉRENCES
1.
«  La France dans dix ans. Quels emplois, dans quels secteurs d’activité ? Le plan pour développer la nouvelle industrie. Analyse et vision des experts », Le Journal du dimanche, 12 mai 2013.
2. STIEGLER Bernard,
« Entrer dans la troisième époque du Web », Le Journal du dimanche, 12 mai 2013, p 13.

La Lettre du lundi de Mieux Aborder L’Avenir, 13 mai 2013

Mention du présent article : http//www.savigny-avenir.info/ISSN 2261-1819
BNF. Dépôt légal du numérique, 2013

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