Concepts

•    Notions et concepts généraux
•    Notions et concepts produits au cours de notre recherche-action
NOTIONS ET CONCEPTS GÉNÉRAUX
John DEWEY
  • Acteurs et responsables de la démocratie. Nous sommes tous acteurs et responsables de la démocratie.
    « La condition pour parler de démocratie est que chacun soit reconnu comme un acteur responsable du processus de définition des buts à atteindre et des politiques à mettre en œuvre. »

    John DEWEY, Reconstruction en philosophie, 2003, p. 170. Traduction nouvelle.
  • Maladies de la démocratie. Comment lutter contre les maladies de la démocratie ?
    « Le remède aux maladies de la démocratie est : davantage de démocratie. La difficulté est de découvrir les moyens par lesquels un public éparpillé, mobile et multiforme, peut se reconnaître pour parvenir à définir et exprimer ses intérêts ».
    John DEWEY, Le public et ses problèmes, 2003, p. 155. Traduction nouvelle.
  • Intelligence fructueuse. La vie locale communale est la condition de l’intelligence démocratique.
    « La diffusion d’une intelligence fructueuse n’est possible que si la vie locale communale se réalise »

    John DEWEY, Le public et ses problèmes, 2003, p. 204. Traduction nouvelle.
  • Problème du politique : être, vivre, se supporter
    « Le problème du politique, c’est de savoir comment être ensemble, vivre ensemble, se supporter comme ensemble à travers et depuis nos singularités (bien plus profondément encore que nos « différences ») et par-delà nos conflits d’intérêts. »

    Bernard STIEGLER, « De la misère symbolique », Le Monde, 10 octobre 2003
  • Politique et unité de la cité
    « La politique est l’art de garantir une unité de la cité dans son désir d’avenir commun, son individuation, sa singularité comme devenir-un. »

    Bernard STIEGLER, « De la misère symbolique », Le Monde, 10 octobre 2003
  • Politique et amour des autres
    « L’être-ensemble est celui d’un ensemble sensible. Une communauté politique est donc la communauté d’un sentir. Si l’on n’est pas capable d’aimer ensemble les choses (paysages, villes, objets, oeuvres, langue…), on ne peut pas s’aimer. Tel est le sens de la
    « philia » chez Aristote. Et s’aimer, c’est aimer ensemble des choses autres que soi. »
    Bernard STIEGLER, « De la misère symbolique », Le Monde, 10 octobre 2003
  • La factice adéquation adaptative du singulier et du collectif à son monde
    « Le monde, loin de n’être qu’un laboratoire d’expériences de nos fonctions cognitives et de nos ressources adaptatives est aussi un rêve du corps, un lieu où ruisselle les cascades de la surréalité du rêve et du désir.
    Nous savons alors que tout le réel n’est pas rationnel, et que ce qui engage le sujet ou le collectif dans ses débats incessants, polémiques et symptomatiques, avec les pulsions de destruction et les issues de la sublimation, ne se développe pas seulement dans la gestion comptable, dans la rationalisation volontaire, dans la mise au pas que veulent réaliser des scientismes divers.
    Sans doute pouvons-nous nous risquer à avancer que ce dont s’occupent psychanalystes et anthropologues c’est justement de ce qui va de travers dans cette factice adéquation adaptative du singulier ou du collectif à son monde, ce dont ils s’occupent c’est de ce qui cloche, de ce qui fait accident et symptôme dans les appartenances et les alliances, dans les filiations et les affiliations. »

    Olivier DOUVILLE,
    Les Figures de l’autre, Dunod, 2014.
  • Démocratie améliorée
    La supériorité de la démocratie ne provient pas du fait qu’elle serait plus naturelle ou plus parfaite que d’autres formes d’organisation politique, mais du fait de sa capacité d’autocorrection et d’amendement. La démocratie est un régime qui doit demeurer constamment ouvert à sa propre amélioration.
  • Action citoyenne
    Quelle est la nature qui est commune à toute action citoyenne ? Elle est de rétablir la liaison en subir et agir. Lorsque des citoyens prennent conscience qu’ils subissent un préjudice présent, ou bien qu’ils sont susceptibles de subir un préjudice à venir, l’action citoyenne est la liberté qui consiste à développer toute action permettant d’agir contre la cause de ce préjudice.
    Chaque action citoyenne est un soin apporté à la démocratie. Elle est une expérimentation qui doit aboutir à améliorer durablement le « vivre ensemble ».
  • Organologie politique
    L’organologie est à l’origine « la science des instruments de musique ». Le philosophe Bernard STIEGLER se sert de la notion d’organologie pour désigner la réflexion sur les instruments d’autres pratiques, comme les instruments de la pratique politique. Il appelle organologie générale la triple relation entre organes physiologiques, organes techniques et organisations sociales. Il emploie le terme d’organologie politique pour associer les formes de la démocratie aux techniques de l’esprit auxquelles elles sont associées (comme la lecture et l’écriture, les techniques informationnelles…).
  • Évasion définitive de la théorie politique.
    A quel domaine du savoir rattacher une interrogation, une question, un dossier ? Comment définir la discipline de rattachement d’une connaissance intellectuelle, ou bien d’une recherche, d’un enseignement universitaire ? Il est utile de prendre en considération la façon dont les acteurs de la pensée, de la réflexion, de la pédagogie se définissent eux-mêmes. Il est fréquent que ceux-ci se situent de façon décalée par rapport au monde. Ainsi, Hannah ARENDT ne se définissait pas comme « philosophe », mais comme « professeur de théorie politique » (Political theorist).  Elle n’enseignait pas et n’écrivait pas en tant que philosophe politique, mais en tant que praticienne de la théorie politique. Cela l’amenait à reconsidérer de façon critique les fondements de la discipline de la philosophie politique. Elle écrivait que « la majeure partie de la philosophie politique depuis Platon s’interpréterait aisément comme une série d’essais en vue de découvrir les fondements théoriques et les moyens pratiques d’une évasion définitive de la politique. » C’est-à-dire qu’elle formulait l’idée que l’ensemble des textes fondateurs de la philosophie politique remplissait une fonction paradoxale d’évitement et d’exclusion de ce qu’ils étaient censés constituer.
    ARENDT Hannah, The Human Condition, London, Chicago, University of Chicago Press, 1958.
    ARENDT Hannah,
    Condition de l’homme moderne, Calmann-Lévy, 1983, p. 285. Traduction de G. Fradier. Réédition Presse-Pocket 1988, 1992. Préface de Paul Ricoeur.
  • Expertise
    L’expertise est une figure constitutive de l’action publique et de l’action collective. Elle est fondée sur un savoir,  sur une expérience, sur une démarche. Si l’expert est « celui (ou celle) qui a une parfaite connaissance d’une chose, due à une longue pratique », le citoyen doit être considéré comme « un membre d’un état considéré du point de vue de ses devoirs et de ses droits civils ou politiques ».
    L’expertise s’acquiert. Elle se construit dans le dialogue. Elle s’éprouve dans les débats. Il lui appartient d’éclairer les choix et les décisions publiques.

    BOY, D.
    « L’expert citoyen, le citoyen expert », Cahiers français, Dossier « Les nouvelles dimensions de la citoyenneté », n°316, septembre-octobre 2003, pp.20-24
    DECROP G. ET J.-P. GALLAND J.-P. (dir.), Prévenir les risques : de quoi les experts sont-ils responsables ?, La Tour d’Aigues, Editions de l’Aube, 1998, 201 p.
    LASCOUMES P. (dir.), Expertise et action publique, Problèmes politiques et sociaux, La Documentation française, n°912, mai 2005.
    ROQUEPLO P., Entre savoir et décision, l’expertise scientifique, Paris, INRA Editions, 1997, 111 p.
    TRÉPO J.-Y, La Sociologie de l’expertise, PUF, Que sais-je ?, n°3119, 1996, 127 p.
    WEBER Max, Le savant et le politique, Paris, Plon, 1959, 230 p.
  • Les dispositifs et les procédures démocratiques
    « Pourquoi ne pas prendre les démocraties comme elles sont, c’est-à-dire à la fois imparfaites et perfectibles ? (…) Le principe fondateur exclusif de la démocratie est l’enracinement de toute relation de pouvoir chez ceux qui obéissent et qui s’y résolvent parce qu’ils calculent qu’en déléguant à des positions de pouvoir – à titre circonscrit, temporaire et réversible – des individus présumés compétents, ils maximisent leurs chances de voir réussir des entreprises collectives.
    Il en résulte une conséquence majeure, à savoir que l’espace social est spontanément distribué en trois espaces distincts.
    •   un espace individuel et intime
    qui  est celui de l’individu en charge de et responsable de la gestion de sa vie et de son existence,
    • 
    un espace collectif
    qui est celui des individus amenés à conjuguer leurs efforts pour atteindre des objectifs partagés, qu’ils (économiques, religieux, ludiques, cognitifs…),

    •   un espace commun qui est celui où tous les individus et tous les groupes sont réunis pour atteindre ensemble les objectifs qui leur sont communs, à savoir la paix et la justice.
    On peut convenir d’appeler « privé » les espaces individuel et collectif et « public » l’espace commun. Ce dispositif général peut recevoir les définitions institutionnelles les plus variées. Quelles qu’elles soient, elles ne tarissent jamais plusieurs sources de déplorations antidémocratiques, car elles sont inscrites dans les procédures mêmes induites par le dispositif. »
    BAECHLER Jean, « Democratic blues », Revue du MAUSS, 1/2005 (no 25) , p. 29-36
  • Toute autorité doit être justifiée.
    « Les citoyens exigent de comprendre les raisons d’une pratique, d’une décision ou d’un choix. L’explication, la justification, la persuasion sont des exigences essentielles de l’homme démocratique, pour lequel l’autorité ne vaut pas pour elle-même, mais doit rendre raison de sa pertinence, de son domaine d’exercice et de ses limites. La démocratie ne récuse pas le principe d’autorité, comme on peut parfois le penser, mais elle demande que l’autorité soit justifiée, qu’elle rende périodiquement compte aux citoyens sur lesquels elle s’exerce.»
    ZARKA Yves Charles, « Abus de pouvoir », La destitution des intellectuels, PUF, 2010, p. 51. Première publication : ZARKA Yves Charles, « Abus de pouvoir », Cités, n°37, 2009.
NOTIONS ET CONCEPTS
PRODUITS AU COURS DE NOTRE RECHERCHE-ACTION
Anorexie démocratique
Transition participative
Démocratie/Exodémocratie
Technologies démocratiques
Pratiques démocratiquement toxiques
Syndrome de rétention d’informations publiques
(En cours)
Mention du présent article http ://www.savigny-avenir.info
ISSN 2261-1819
Dépôt légal du numérique, BNF 2013

 

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