Les nouveaux territoires des contenus numériques

LA LETTRE DU LUNDI DE MIEUX ABORDER L’AVENIR

Il faut faire la déconstruction des processus de fabrication des contenus numériques.

INTERNET :
1. CRÉE DES CONNAISSANCES
2. FAIT PERDRE DES SAVOIRS

Bernard STIEGLER évoque, à propos de l’invasion numérique, la « prolétarisation généralisée » qui touche aujourd’hui les professions traditionnellement intellectuelles, et en particulier celles de la recherche, de l’art, de la création… Cette prolétarisation est un phénomène de perte de savoirs : non seulement de savoir-faire, mais aussi de savoir-vivre, ce qui produit des effets sur les individus et sur la société.

ADOPTION/ ADAPTATION

Notre rapport aux choses était fondé sur l’adoption. Il est remplacé aujourd’hui par l’adaptation. « L’infidélité constitutive du milieu technique a été accrue. Elle ne permet plus la normativité psycho-sociale et sa transmission. La technique s’est autonomisée. Elle n’est plus utile, mais addictive.

L’INJONCTION PERMANENTE
D’ADAPTATION

Les nouvelles techniques n’ont plus pour but premier de faciliter le travail, de permettre de faire mieux ce que l’on faisait précédemment, mais de flatter un goût pour la démesure où le quantitatif remplace le qualitatif. L’injonction d’adaptation est permanente et s’applique à des processus artificiellement créés, vantés, promus.

L’individu est sans cesse sommé – et motivé, par des processus artificiellement entretenus – de s’adapter, de se réadapter, de façon constante, à des environnements artificiels.

LA FIN DE LA CLÔTURE

Le meilleur exemple de « clôture » est celle offerte par le livre qui marque dans le temps, la fermeture d’une pensée. Un auteur accepte d’arrêter, de figer son discours. Il pourra reprendre ultérieurement, par un autre livre, qui lui-aussi sera clos à son tour. Les livres sont des séries de discours clos. Ce qui ne veut en aucun cas dire qu’ils sont fermés, puisque à tout moment chaque nouveau livre constitue un nouveau maillon de la chaîne qui s’accroche aux précédents.
A l’inverse,  le numérique et Internet véhiculent le mythe que la clôture constitue une limite que l’on peut dépasser, que l’œuvre enfermée dans le « livre papier » doit être libérée. C’est le fantasme du livre permanent, infini, interactif, hypertextuel, en correction permanente…

DES NORMES SANS FINALITÉ

Combattre le manque de connaissance des processus de fabrication des contenus numériques est un enjeu majeur. Ceux-ci obéissent au culte de la nouveauté, produisant des normes sans finalité, grisés par l’innovation spectaculaire, oubliant les besoins auxquels ils sont censés répondre à l’origine.

La Lettre du lundi de Mieux Aborder L’Avenir, lundi 27 mai 2013

Mention du présent article : http//www.savigny-avenir.info/ISSN 2261-1819
BNF. Dépôt légal du numérique, 2013

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