Développement durable. Quels sont les acteurs et les régimes de production de l’acceptabilité sociale ? (Rémi Barbier et Denis Salles, ACDD)

LA LETTRE DU LUNDI DE MIEUX ABORDER L’AVENIR, n°135, lundi 16 mars 2015

Les résultats de la démocratie participative et de la concertation en matière d’environnement sont-ils à la hauteur des espoirs que l’on place en elles ? On doit s’interroger chaque fois que l’on entend ou que l’on lit des manifestations de lassitude ou de désenchantement à son égard.

LASSITUDE ET DÉSENCHANTEMENT A L’ÉGARD
DE LA CONCERTATION ENVIRONNEMENTALE

Certains critiquent l’ « idéologie participationniste », qualifiée parfois de totalitaire, qui serait au service d’un gouvernement de la critique sociale et environnementale.

D’autres identifient les multiples obstacles à l’effectivité démocratique.

  • 1. Quel(s) public(s) participent réellement ?
  • 2. Les acteurs de l’environnement en sortent-ils renforcés ?
  • 3. Les dispositifs participatifs contribuent-ils à améliorer l’état de l’environnement ?

Ils formulent une interrogation radicale : l’environnement a-t-il vraiment besoin de la participation ?

L’acceptabilité sociale
Un rat avec une béquille qui pousse un charriot…
Enseigne de magasin, Cours des 50 otages, Nantes
©   Photo CAD / BM

LA NOUVELLE NORME
DES « PERSONNES CONCERNÉES »

La participation des « personnes concernées » est devenue une norme de l’action publique environnementale. T.C. BEIERLE relève les finalités qui lui sont assignées :

  • incorporer des valeurs et intérêts du public dans le processus de prise de décision,
  • améliorer la qualité intrinsèque des décisions,
  • renforcer la confiance dans les institutions,
  • éduquer le public,
  • réduire les conflits, le tout en justifiant le temps et l’argent consacrés à sa mise en œuvre. (1)

A QUELLES CONDITIONS LE DÉVELOPPEMENT DURABLE
EST-IL SOCIALEMENT ACCEPTABLE ?

Rémi BARBIER et Denis SALLES poursuivent leurs interrogations sur ces paradoxes au sein de l’Atelier développement durable et acceptabilité sociale. Ils questionnent les liens complexes entre les formes diverses de participation et la pluralité des effets en matière de soutenabilité à partir de deux points de vue :

1. l’examen des dispositifs participatifs et leurs effets en matière de soutenabilité (Gilles Massardier, chercheur au Cirad, et Charlotte Halpern, chercheure à Sciences Po),

2. l’examen des acteurs associatifs et de leur rapport à l’injonction participative (Sandrine Rui, sociologue à l’université de Bordeaux, et Etienne Ballan, sociologue à l’Ecole du Paysage et à l’association Arenes). (2)

RÉFÉRENCES

1. BEIERLE, T. C., « Using social goals to evaluate public participation in environmental decisions », Policy Studies Review, 1999, n°16 (3/4), p. 75-103.

2. BARBIER Rémi et SALLES Denis, Atelier Développement durable et acceptabilité sociale, Cycle « Acteurs et régimes de production de l’acceptabilité sociale », Neuvième journée, École supérieure d’architecture de Paris-Val de Seine, mardi 26 mai 2015 (Coordonnateurs de l’atelier : Rémi Barbier, UMR GESTE, et Denis Salles, Irstea).

I. Des dispositifs participatifs à leurs effets en matière de durabilité :
Charlotte Halpern (Chargée de recherche FNSP – Centre d’études européennes – UMR8239)
Gilles Massardier (Maître de conférences de science politique, membre de l’UMR 5281 ART-Dev – Cirad, Montpellier)
II. Des acteurs, notamment associatifs à leur rapport à la double injonction (participation et durabilité) :
Sandrine Rui (Maître de conférences – Université de Bordeaux – Chercheure au Centre Émile Durkheim – Chercheure associée au Centre d’Analyse et d’Intervention sociologique – CADIS-EHESS)
Etienne Ballan (Maître de conférences – École Nationale Supérieure du Paysage, Marseille – expert pour la convention d’Aarhus, aux Nation Unies, concernant la participation du public dans les négociations internationales)

La Lettre du lundi de Mieux Aborder l’Avenir
n°135, lundi 16 mars 2015

Mention du présent article http ://www.savigny-avenir.info
ISSN 2261-1819
Dépôt légal du numérique, BNF 2015

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