Le despotisme municipal

Une Lettre municipale d’information a été distribuée dans les boîtes à lettres afin d’expliquer la hausse des impôts locaux. Qu’en pensez-vous ?
Cette Lettre municipale, datée du 8 février 2010, signée par Laurence SPICHER-BERNIER, est marquée par un extrême narcissisme. Ce n’est pas la majorité qui décide de la hausse mais le maire, et ce, pour faire face aux dépenses qu’elle a décidées. Nous sommes dans le cas typique décrit dans la Lettre d’information de MALA du 4 mars 2010 sur la distinction entre gouvernance participative et gouvernance autoritaire. En 51 lignes, réparties en 17 paragraphes, les pronoms personnels « je », « me », « mes » sont utilisés 15 fois, contre 1 fois « équipe municipale ». Le « nous » de politesse 12 fois, les possessifs « nos » et « notre » 11 fois ! La Lettre municipale de Laurence SPICHER-BERNIER relève de l’appropriation, par une personne d’une ville et d’une fonction de maire. C’est ce que John Stuart MILL appelle le « despotisme démocratique ».

Avez-vous déjà vu de semblables lettres municipales ?
Franchement non ! En 1984, la jeune municipalité de Jean MARSAUDON a été obligée d’augmenter fortement les impôts locaux afin de rééquilibrer le budget déficitaire de la commune trouvée au bord de la banqueroute. Dans la Lettre municipale explicative, publiée en septembre 1984, pas une seule fois le pronom personnel « je » n’a été utilisé, sur quatre pages, au détriment d’une équipe municipale soudée autour de Jean MARSAUDON, maire, Simone DUSSART, adjointe aux finances, et de tous les élus, fortement impliqués dans les prises de décisions collectives. Les informations municipales et financières ont été dépersonnalisées au profit de commentaires simples et clairs.

La Lettre de Bernard Mérigot, 4 mars 2010

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