La Métropole du Grand Paris : Smart City et subsidiarité (Jacques Paquier)

« Une Smart City, c’est avant tout des milliards de données » rappelle Jacques PAQUIER, au lendemain du Smart City World Expo Congress qui s’est tenu à Barcelone les 14-16 novembre 2017. (1). On estime en effet que d’ici à 2020, le monde des écrans, des capteurs, et des fichiers devrait amener la création de 32 milliards de nouveaux outils générant plus de 40 000 milliards de gigaoctets de données.
La concentration de la population dans les villes est sans cesse plus importante. En 2017, 50% de la population mondiale vit dans les villes. En 2050, on estime que ce pourcentage sera de 70%. Ce qui les oblige à optimiser leur organisation et à préserver leurs ressources.

Patrick OLLIER, président de la Métropole du Grand Paris et Jacques PAQUIER, rédacteur en chef du Journal du Grand Paris, 100e Congrès de l’Association des maires de France, Porte de Versailles, Paris, jeudi 23 novembre 2017. © Photographie CAD/Bernard Mérigot.

LES SIX CRITÈRES DE LA « SMART CITY »
VILLE INTELLIGENTE

Selon Rudolf GIFFINGER, les villes intelligentes peuvent être identifiées par six critères principaux.

  • une « économie intelligente »,
  • une « mobilité intelligente »,
  • un « environnement intelligent »,
  • des « habitants intelligents »,
  • un « mode de vie intelligent »,
  • une « administration intelligente » (2)

Ces six critères touchent de nombreux domaines :

  • la compétitivité territoriale
  • l’économie des transports,
  • les technologies de l’information et de la communication,
  • les ressources naturelles,
  • le capital humain et le capital social,
  • la qualité de vie,
  • la participation des citoyens à la vie démocratique de la ville.

LE CÔTÉ SOMBRE DE LA SMART CITY

Le concept « smart city » (ville intelligente) est d’origine anglo-saxonne. Les pionnières dans le domaine sont les mégalopoles d’Asie, comme Hong-Kong ou Singapour.

Il existe un côté sombre qui n’échappe pas à Jacques PAQUIER. Il écrit « La smart city est aussi la perspective d’un monde devenu trop transparent, où les acteurs géants du marché gouvernent en connaissant les moindres détails de nos vies privées ». Il ne faut pas se cacher qu’il demeure une tentation : celle d’une ville dans laquelle tous les faits et gestes de ses habitants (modes de vie, consommation, accès aux réseaux, déplacements, reconnaissances visuelles et vocales, achats…) sont minutieusement collectées, enregistrées et traitées. Cette intrusion existe – les exploitations commerciales sont connues –  et se développe dans une relative indifférence citoyenne.

Alors que le monde s’accorde sur le principe d’une co-construction des projets et de leurs mises en oeuvre, basée sur une ouverture des données publiques et la participation des administrations, des entreprises, des associations. « La ville intelligente doit se concevoir comme une plate-forme collaborative dont la finalité est le bien-être des habitants (efficience énergétique, habitat intelligent, réseaux intelligents, mobilité douce…)».

Une ville intelligente ne peut être admise sans un traitement intelligent. Il doit reposer sur sur des principes participatifs de transparence, s’interdisant d’être intrusifs et d’être un  moyen de contrôle de la vie privée.

RÉFÉRENCES

1. PAQUIER Jacques, « La Smart City exige la subsidiarité », Le Journal du Grand Paris, n°1461, 20 novembre 2017. https://www.lejournaldugrandparis.fr/

Smart City World Expo Congress, Barcelone, 14-16 novembre 2017.

2. GIFFINGER Rudolf, Smart cities. Ranking of European medium-sized cities, Centre of Regional Science, 2007.

Mention du présent article : http//www.savigny-avenir.info
ISSN 2261-1819
BNF. Dépôt légal du numérique, 2017

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