Vœux 2016 de Bernard Mérigot pour la nouvelle année. « L ‘événement n’est pas ce qu’on peut voir, mais ce qu’il devient ».

« Je pense, donc je suis » reste inintelligible, ou sans intérêt,
si l’on n’y ajoute pas ce qu’a dit Descartes, en colère, en tapant du pied :

« Je pense, donc je suis, merde ! ». Mais cela, personne ne le sait. » (1)
© Photo CAD / BM 2015
TERRITOIRES ET DÉMOCRATIE NUMÉRIQUE LOCALE (TDNL)

Les vœux de nouvelle année, s’ils constituent une tradition, une habitude, voire un commerce, ne vont pas de soi. Qui formule des vœux et à qui ? Tout le monde présente des vœux à l’égard de tout le monde : familles, amis, entreprises, associations, collectivités locales, gouvernements et chefs d’états, représentants religieux et spirituels …

L’année 2015 a-t-elle été « bonne » ? L’année 2016 sera-t-elle « bonne » ? On ne peut pas échapper à la pression que les discours médiatiques et ceux des réseaux sociaux exercent aujourd’hui sur nous, se faisant les propagateurs confus des échos amplifiés d’attentes contradictoires.

Les évènements qui surviennent sont-ils les effets du passé ou les causes de l’avenir ? Des accidents ou des promesses ? Ils sont des paradoxes. Imprévisibles, ils dérangent le cours de l’existence. A chaque fois, ils nous forcent : ébranlement émotionnel, sidération, émoi, solidarité, unification, puis paroles révélatrices de tensions et de divergences. Comme l’écrivait Michel de CERTEAU : « L ‘événement n’est pas ce qu’on peut voir ou savoir de lui, mais ce qu’il devient ». (2)

Peut-on ne pas évoquer les attentats terroristes qui se sont produits à Paris au cours de l’année 2015 ? Le 7 janvier 2015, à Charlie Hebdo (12 morts, 11 blessés), et le 13 novembre 2015, au Bataclan et dans les rues de Paris (129 morts, 352 blessés).

Méditons  ce témoignage de Michel ONFRAY. « Quand j’écris de Cayenne, où je suis le soir des attentats du 13 novembre 2015. « Nous récoltons nationalement ce que nous avons semé internationalement » : je dis une chose qui n’est pas entendue et que je dis depuis toujours. A savoir que toute chose est un effet de causes qu’il faut chercher. Principe élémentaire pour quiconque veut penser. (…) L’époque ne pense plus et ne pense pas, elle chérit l’infantile et l’infantilisation. C’est tellement plus facile de gouverner un mineur mental. Je me bats depuis toujours pour les Lumières qui invitent à penser par soi-même. Sapere aude : « Aie l’audace de penser » écrivait Kant.» (3)

Mes voeux sincères de santé, de prospérité et de citoyenneté à tous.

Bernard MÉRIGOT
Rédacteur en chef de Territoires et démocratie numérique locale (TDNL)

NB. Voir l’article en ligne sur http://savigny-venir.info :

http://www.savigny-avenir.fr/2015/02/02/lesprit-de-charlie-participe-au-combat-des-lumieres-selon-voltaire-et-emmanuel-kant/

RÉFÉRENCES
1. DORRA Max,
« Pour une révolution de l’entendement », Chimères, n°86, 2015 , p. 25.
2. CERTEAU, Michel de,
« Pour une nouvelle culture : prendre la parole », Études, n°329, 1968.
3. ONFRAY Michel,
Chronique mensuelle de Michel Onfray, n°127, décembre 2015. http://mo.michelonfray.fr/chroniques/la-chronique-mensuelle-de-michel-onfray-n127-decembre-2015/

En ligne sur http://savigny-avenir.info. Vœux de nouvel an (2010 à 2015)

Mention du présent article http ://www.savigny-avenir.info
ISSN 2261-1819
Dépôt légal du numérique, BNF 2016

 

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