Savigny-sur-Orge. Laurence Spicher-Bernier, maire de la commune et candidate, se sert du bulletin municipal comme moyen de propagande électorale

Laurence SPICHER-BERNIER (UDI) est maire de la commune de Savigny-sur-Orge (37 000 habitants) en Essonne. Elle est aussi candidate aux élections municipales du dimanche 23 mars 2014.

Tous les habitants de la commune ont trouvé le 5 mars dans leur boîte à lettres un nouveau numéro du bulletin municipal Vivre à Savigny-sur-Orge, publication de 32 pages en couleur, payée par le budget de communication de la commune.

Laurence SPICHER-BERNIER, maire-candidate, y publie un éditorial avec sa photo ainsi que plusieurs articles qui la mentionne. Or, le premier tour les élections municipales a lieu deux semaines après !

Utilisation par un maire du bulletin municipal
dans le cadre d’une campagne électorale
Le 5 mars 2014, Laurence SPICHER-BERNIER, maire de Savigny-sur-Orge,
distribue 20 000 exemplaires du bulletin municipal,
deux semaines avant l’élection municipale du 23 mars à laquelle elle est candidate
Extrait de «Vivre à Savigny-sur-Orge, Magazine municipal», mars-avril 2014, p.3 (1)


Une telle utilisation par une candidate des moyens de la collectivité constitue une rupture de l’égalité avec les autres candidats.

Les six candidats lésés par la propagande municipale de Laurence SPICHER-BERNIER sont :

  • Pierre GUYARD. « Savigny, notre ville (PS, EELV, PC, PRG) »
  • Éric MEHLHORN. « Le bon sens pour Savigny (UMP, DLR, MODEM) »
  • Jean ESTIVILL. « Savigny Égalité »
  • David FABRE. « Savigny ensemble »
  • Audrey GUIBERT. « Savigny Bleu Marine (FN) »
  • Olivier VAGNEUX. « Vivons Savigny Autrement »

Quel est le coût réel de cette opération de propagande ? La mairie « ne communique pas » sur le montant réel des dépenses publiques imputées sur le budget de la commune :   prise de vue photographique (coiffeur, maquillage, retouche), rédaction de la publication, maquette, impression d’une brochure de 32 pages en quadrichromie, distribution dans les boîtes à lettres… Autant de dépenses dont bénéficie la maire-candidate de Savigny-sur-Orge qui sont contraires à la loi.
Il est à noter que dans  nombre de communes, des maires-candidats ont cessé depuis plusieurs mois de publier des éditoriaux, ou d’apparaître en photo dans  leurs bulletins municipaux.

Laurence SPICHER-BERNIER
Maire de Savigny-sur-Orge (2008-2014)
Candidate aux élections municipales du 23 mars 2014
(Il ne s’agit pas d’une photomaton)

LA PHOTOGRAPHIE EST UN DISCOURS POLITIQUE

Nous avons déjà établi dans un article précédent que la photographie électorale est une lutte de tous les instants entre « le pas assez » et « le trop », elle se situe dans une tension permanente entre les deux. Ce n’est pas un compromis, mais plutôt un juste milieu, un équilibre sans cesse « rectifié » dans l’espace singulier de la figuration. La photographie devient une partie du discours politique. On peut se demander si nous sommes encore dans l’espace d’un bulletin municipal, ou bien dans celui d’un magazine de mode, tant la mise en scène, le fond blanc « inexistant », l’éclairage, le chemisier blanc, la coiffure, le maquillage, la pose enfin, prennent le pas sur le contenu : le photographe devient un acteur et un artiste du discours politique.

Après cela, une question se pose : comment peut se rétablir l’égalité à l’égard de tous les autres candidats ? En les photographiant dans les mêmes conditions !

Vivre à Savigny-sur-Orge, mars-avril 2014. Page de couverture
L’éditorial de Laurence SPICHER-BERNIER, maire-candidate est en page 3.

RÉFÉRENCES
1. SPICHER-BERNIER Laurence, « Éditorial », Vivre à Savigny-sur-Orge, Magazine municipal, mars-avril 2014, A4, p. 3. Journal municipal de 32 pages distribué dans les boîtes à lettres de la commune le 5 mars 2014. Mis en ligne en pdf sur le site officiel de ma mairie http://www.savigny.org le 5 mars 2014.
MÉRIGOT Bernard,
« Savigny-sur-Orge. Décodage type d’un tract électoral (Laurence Spicher-Bernier udi), 4 février 2014, http://www.savigny-avenir.info.
http://www.savigny-avenir.fr/2014/02/04/savigny-sur-orge-decodage-type-dun-tract-electoral-laurence-spicher-bernier-candidate-udi-1ere-partie/ 

Voir aussi :

MÉRIGOT Bernard, « Décodage type d’un tract électoral (Éric Mehlhorn, candidat UMP) », http://savigny-avenir.info, 11 décembre 2013. Savigny-sur-Orge. Décodage type d’un tract électoral (Éric Mehlhorn, candidat UMP) Posted on 11 décembre 2013 by Bernard MÉRIGOT OBSERVATOIRE DES ÉLECTIONS MUNICIPALES 2014 (n°9) DÉCODAGE CONTEXTE. Il n’existe pas de campagne pour des élections municipales sans que les candidats éditent des tracts et les distribuent dans les boîtes à lettres des habitants de la commune. Ces tracts sont …

MÉRIGOT Bernard, « La représentation hyperréaliste remet en question l’objet et le réel (Bernard Mérigot) », http://savigny-avenir.info, 13 décembre 1972. La représentation hyperréaliste remet en question l’objet et le réel (Bernard Mérigot) Posted on 13 décembre 1972 by Bernard MÉRIGOT La peinture hyperréaliste a marqué les années 1970. L’interrogation qu’elle a amené sur l’objet de la représentation artistique a déplacé le rapport au réel, comme l’ont montré Jacques LACAN et Serge LECLAIRE dans le cadre de l’expérience psychanalytique. Elle perdure …

COMMENTAIRE du 8 mars 2014
Supercitoyen

« La communication municipale en période électorale est strictement réglementée.
Votre article est très intéressant. Je consulte le site de Vie publique. C’est le site officiel de l’administration française (Légifrance, Documentation française, CNDP, data.gouv.fr). Je trouve le texte suivant :

« Dans l’année qui précède l’élection municipale, soit depuis le 1er mars 2013 pour les élections de mars 2014, les collectivités territoriales doivent respecter certaines règles pour leur communication en raison de l’interdiction qui leur est faite de contribuer au financement de la campagne électorale d’un candidat. Une commune n’a pas le droit de financer une action de communication qui ferait campagne pour un candidat. Cette interdiction est très large et concerne les actions de promotion réalisées ou toute communication sur la gestion locale qui peut avoir un impact électoral. Pour les candidats sortants, cela concerne notamment l’utilisation des moyens matériels de la commune pour la campagne électorale (voiture de fonction, téléphone…) ainsi que le recours au personnel municipal. En outre, il est interdit à un candidat sortant de signer un éditorial dans le bulletin municipal. A compter du premier jour du sixième mois précédant les élections (soit le 1er septembre 2013), les collectivités territoriales intéressées ne doivent pas engager de campagne de promotion publicitaire. »

Cela voudrait dire qu’il existe une loi et que Laurence SPICHER-BERNIER, maire candidate (comme vous l’écrivez) ne la respecte pas ? Qu’en pensent les autres candidats ?

Continuez votre action-recherche. Elle est citoyennement utile à la démocratie. Avec tous mes encouragements.»

Mention du présent article http ://www.savigny-avenir.info
ISSN 2261-1819
Dépôt légal du numérique, BNF 2014

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