DES DÉPENSES QUE L’ON CACHE
Question. Quelles sont les interrogations exprimées par les habitants de Savigny-sur-Orge à propos du projet de piscine annoncé par son maire Laurence SPICHER-BERNIER ?
Bernard MÉRIGOT. Il y a trois interrogations :
- Comment un équipement communal de 11 millions d’euros sera-t-il financé ?
- Combien coûtera chaque année le fonctionnement (personnel, entretien…) ?
- Où les véhicules des usagers se gareront-ils ?
ABSENCE DE CONCERTATION
Question. Pourquoi ce projet fait-il peur aux habitants ?
Bernard MÉRIGOT. Premièrement, parce que l’annonce de ce projet intervient neuf mois avant les élections municipales de mars 2014. Deuxièmement parce qu’il n’a été à aucun moment concerté, ni au sein du conseil municipal, ni avec les associations, ni avec les riverains. Ce projet est imposé selon une approche «top-down», celle du pilotage directif : les échelons inférieurs sont subordonnés à l’échelon hiérarchique. C’est l’application du principe « Je décide, vous subissez ».
Question. Que faudrait-il faire ?
Bernard MÉRIGOT. Exactement l’inverse, en pratiquant une approche «bottom-up», c’est-à-dire le pilotage participatif, en partant des usagers et des riverains afin que l’échelon hiérarchique prenne en compte leur point de vue.
EXTRAITS DU PARISIEN DU 30/07/2013
Pour Bernard Mérigot, élu d’opposition de droite, « un tel équipement doit être étudié financièrement en complémentarité des équipements de la CALPE.
Soit le parking envisagé est commun à toutes les activités sportives du Cosom et de la piscine. Et dans ce cas il est sous-dimentionné, estime Bernard Mérigot, conseiller municipal d’opposition de droite. Soit il est propre à la piscine et le quartier subira des nuisances à répétition liées au stationnement sauvage».
RÉFÉRENCES
« Savigny-sur-Orge. La commune dévoile le projet de sa future piscine. Le stationnement inquiète les riverains », Le Parisien Essonne-matin, 30 juillet 2013. Article de Cédric Saint-Denis.
COMMENTAIRE, 30 juillet 2013 (posté dans la rubrique Questions)
Bonjour Monsieur,
Comme beaucoup de Saviniens, nous apprenons dans le Bulletin Municipal que Mme le Maire a décidé la construction d’une piscine sur notre commune. Nous sommes effrayés par une telle décision, surtout par ses conséquences financières ; en ces temps de crise économique, de restrictions budgétaires, nous n’avons pas envie que nos impôts soient encore augmentés! Une piscine est un gouffre pour une commune et toutes les communes avoisinantes ont une piscine que nous pouvons fréquenter, surtout depuis l’intégration de Savigny à la CALPE.
Pourquoi les Saviniens n’ont-ils pas été consultés sur ce projet ? Ne sommes-nous pas les premiers concernés ? Je vous remercie de votre réponse et vous adresse mes sincères salutations,
DT
Envoyé le 30/07/2013 à 11h26
COMMENTAIRE, 31 juillet 2013
Combien va coûter la piscine communale de Savigny-sur-Orge ?
I. INVESTISSEMENT. Le coût de la piscine sera forcément supérieur à 9 millions d’€ HT.
Dans la description succincte on peut lire, je cite :
« Construction d’un équipement aquatique composé de 610 m² de plans d’eau :
– un bassin sportif de 25mètres et de 6 couloirs de nage,
– un bassin d’apprentissage / loisirs de 150 m²,
– et un bassin d’activité de 120 m².
Le total de la surface du futur équipement est évalué à environ 2800 m carrés de surfaces utiles et complétées par des aires extérieures pour les baigneurs.
La partie de l’enveloppe financière prévisionnelle affectée aux travaux est estimée à 9.500.000 euros HT »
L’article du bulletin municipal annonce un Solarium de 800 m2, des travaux de parking, la démolition et la reconstruction de l’actuelle maison du gardien, et la reconstruction du boulodrome…
La TVA sera de 20%, voire de 20,6%. Le coût minimal sera :
• avec une TVA à 20%, de 11 400 000 €
• avec une TVA à 20,6, de 11 457 000 €.
II. FONCTIONNEMENT. Pour une piscine de cette importance, il faut compter en moyenne 10 à 11% par an du coût total soit 1,2 M d’€. Elle ne génère pratiquement aucune recette puisque ses usagers sont essentiellement les élèves des établissements scolaires (qui ne seront pas facturés), les associations et clubs sportifs (qui ne seront pas ou peu facturés). Elle sera ouverte uniquement au public peu de temps. Sachant que le prix d’un ticket d’entrée varie entre 2,5 € et 3 ,5 € l’entrée (voir moins) dans les piscines voisines, avec une moyenne de 400 entrées payantes jour en plus des scolaires et clubs (ce qui est impossible) ce qui générait une recette de 240 000 €. Pour 1,3 millions € de dépenses. Le déficit sera d’environ 1 million € par an.
Cette somme s’ajoute aux annuités d’emprunt qui seront à rembourser.
III. STATIONNEMENT DES VÉHICULES ET ACCÈS. La piscine est prévue à la place du parking actuel qui accueille les véhicules des usagers du Cosom et du Parc des sports.
Le nouveau parking prévu devant le fronton de pelote basque devra accueillir :
1. le nouveau public de la piscine +
2. l’actuel public du Cosom et du Parc des sports.
Aucune place pour les véhicules de transport collectifs n’est prévue.
Aucune place pour les cars de transport scolaire n’est prévue.
Aucun arrêt de bus n’est prévu, à court ou moyen terme, devant ou à proximité de la piscine. Les usagers devront toujours prendre le bus 292 / 392 et s’arrêter aux Marguerites, ou bien le bus 492 en semaine, et s’arrêter à la Zac des Gatines. Le samedi et le dimanche, si vous n’avez pas de voiture et que vous venez des quartiers populaires, vous devrez prendre une voiture ou allez dans une autre ville !
IV. CIRCULATION DANS LE QUARTIER. Les rues du quartier sont hyper encombrées pour 3 raisons :
Le nombre d’activités sportives et culturelles qui ont lieu au Stade Jean Moulin et au COSOM est important. On le voit bien lorsqu’un concert a lieu au Cosom. Les membres de l’orchestre qui viennent en voiture à l’avance occupent toutes les places de stationnement, avant même que le public n’arrive.
La rue du maréchal Leclerc est devenue un axe de passage important entre l’A6 / la RN7. Elle permet de rejoindre Chilly-Mazarin, et donc l’A10, quand il y a beaucoup de trafic, elle permet de rejoindre la Zac de Morangis, elle permet de rejoindre Viry-Châtillon en évitant de continuer sur l’A6, elle permet d’aller à Longjumeau et à Paris.
Les résidents des rues adjacentes ont non pas 2 mais souvent 3 voitures par pavillon. Les garages sont de moins en moins utilisés, étant devenus des pièces à vivre (cuisine, pièce supplémentaire, remise, salle de bricolage…). Il est devenu impossible d’y garer véhicule. De ce fait ces véhicules stationnent dans les rues.
La municipalité n’apporte aucune réponse à de ces questions.
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COMMENTAIRE, 4 août 2013
Quelle est l’utilité de faire construire une piscine alors que les enfants des écoles de la commune de Savigny-sur-Orge vont avoir accès aux piscines de la communauté d’agglomération des Portes de l’Essonne, dès la rentrée de septembre 2013, et ce, dans les mêmes conditions que les élèves d’Athis-Mons, de Juvisy-sur-Orge, de Morangis, et de Paray-Vielle-Poste ?
Avec un budget de plus de 11 millions d’€ on peut faire beaucoup de choses. Pourquoi Laurence SPICHER-BERNIER veut-elle faire quelque chose de superflu ?
Savigny-sur-Orge est une ville qui n’a pas un budget à la dimension de sa population. Elle a le budget et les équipements (et encore…) d’une ville de 25 000 / 30 000 habitants, pas d’une ville de 30 000 / 40 000 habitants. La commune doit pratiquer d’urgence une sobriété municipale dans ses dépenses.
Or il y a 37 000 habitants à Savigny-sur-Orge. Elle est encore la 4e ville du département. Cela ne va pas durer : elle est en train d’être dépassée par d’autres collectivités plus dynamiques, qui créent des emplois, qui offrent des services de proximité… et qui sont mieux gérées parce qu’elles ont un projet de territoire.
Le Visiteur du Site
Mention du présent article : http//www.savigny-avenir.info/ISSN 2261-1819
BNF. Dépôt légal du numérique, 2013