Pour une histoire des associations locales

L’ESPRIT DU PATRIMOINE

Le sort du passé nous appartient. Tout ce qui vient du passé demeure, de façon constante, dans un devenir toujours incertain. Tout patrimoine commun, qu’il soit matériel ou immatériel, se construit à partir d’objets précaires qu’il faut consolider, de souvenirs disséminés qu’il faut collecter, de mémoires interrompues qu’il convient de rassembler. On ne peut restituer aux membres d’une collectivité que ce que le résultat d’efforts collectifs. La participation de tous est indispensable.

UNE DÉCOUVERTE ACTIVE DU PATRIMOINE LOCAL

Chaque fois que nous progressons dans le savoir, nous prenons la mesure des limites de nos connaissances. D’où la nécessité d’engager enquêtes et recherches, individuelles et collectives, autour de thèmes concernant les histoires locales.

Comment entendre l’histoire des associations d’une commune ? Les associations constituent aujourd’hui pour les citoyens une liberté essentielle. La loi du 1er juillet 1901 sert de cadre, dans chaque commune, à des activités bénévoles et sans but lucratif qui concernent les domaines les plus divers : sport, solidarité, culture, protection de la nature, anciens combattants… En 2001 sera célébré le centenaire de cette loi. Il est urgent que les associations se penchent sur leur passé et que tous les documents relatifs à leurs activités soient conservés.

LES ARCHIVES MUNICIPALES ET LES ASSOCIATIONS

Les délibérations du Conseil municipal comportent de nombreuses décisions concernant les associations : élection de membres du Conseil municipal pour siéger dans des Conseils d’administration, vote de subventions, conventions… Lorsque les Archives nationales ont établi le guide de classement des archives communales pour les documents postérieurs à 1789, elles ont prévu une série qui rassemble les documents relatifs aux associations. Il s’agit de la série I (« Police. Hygiène publique. Justice : passeports, émigration, étrangers, associations »).

Il est évident que la mission des archives de la commune ne se limite pas aux seuls documents administratifs dont la conservation est obligatoire : elle porte plus largement sur tout ce qui concerne la mémoire locale. Or les archives des associations ne font pas l’objet d’identification, de transmission, de conservation.

RECEVOIR, CONSERVER, CRÉER, TRANSMETTRE.

Le devoir de chaque génération est de transmettre aux générations qui lui succéderont, aussi bien ce qu’elle a reçu, que ce qu’elle a réalisé elle-même. Le patrimoine, ce n’est ni le passé instantané, ni le présent perpétuel, mais un futur qu’il convient, sans relâche, de construire.

LES ASSOCIATIONS ET LA CÉLÉBRATION DE L’AN 2000

En s’intéressant à l’histoire des associations d’une commune, il ne s’agit pas seulement de faire l’inventaire d’un passé achevé, mais surtout de rappeler les valeurs que qu’une génération veut transmettre au siècle à venir : désintéressement, attention portée aux autres, bénévolat, dévouement, dialogue entre les générations, volonté d’action et de développement local… En un mot, l’affirmation d’une conviction que le renforcement du lien social remplit une fonction citoyenne.

Bernard MÉRIGOT
Septembre 1999

RÉFÉRENCES
MÉRIGOT Bernard,
« La vie des associations à Savigny-sur-Orge », Journées européennes du Patrimoine 1999, Mairie de Savigny-sur-Orge, 17, 18 et 19 septembre 1999, A4, 2p.

Mention du présent article http ://www.savigny-avenir.info
ISSN 2261-1819
Dépôt légal du numérique, BNF 1999

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