Le déraillement du train Paris-Limoges à Brétigny-sur-Orge du 12 juillet 2013 (Train Crash, Rail Derailment, Rail Accident, Rail Wreck)

Le vendredi 12 juillet 2013, à 17 heures 14, le train Paris Limoges (Intercité TEOZ 3657) s’approche de la gare de Brétigny-sur-Orge, commune de 23 000 habitants du département de l’Essonne. Il a quitté la gare d’Austerlitz à 16 heures 58. Il comporte sept voitures de type «Corail» à l’intérieur desquelles 385 voyageurs ont pris place, plus une motrice.
Le train est sans arrêt en gare de Brétigny-sur-Orge. Il roule à 137 kilomètres heure.
Au passage de l’aiguillage situé 200 mètres avant la gare, le train déraille. Il se scinde en deux, les voitures de tête continuent sur la voie d’origine, une partie des voitures de queue empruntent la voie qui se trouve à droite, balayant sur leur passage les quais sur lesquels des voyageurs attendent.
La motrice et les trois voitures de tête s’immobilisent 200 mètres après la gare. La voiture 3 se couche.
Les voitures de queue (4, 5, 6 et 7) se séparent de la tête du train. La voiture 4 se couche. Une poutrelle métallique transperce la voiture 5 qui se met en travers sur les quais. Elle s’encastre dans la voiture 6.

L’accident du train Paris Limoges (Intercité TEOZ 3657)
du vendredi 12 juillet 2013, à 17 heures 14
en gare de Brétigny-sur-Orge (Essonne)

 DES MORTS, DES BLESSÉS, DES DÉGÂTS…

Le bilan, établi au soir du samedi 13 juillet, est de 6 morts (2 se trouvaient dans le train, 4 attendaient sur les quais leur RER) et de 16 blessés hospitalisés. Les dégâts sont considérables. Le trafic ferroviaire entre Paris-Gare d’Austerlitz et Limoges est complétement interrompu. Des travaux d’enlèvement des rames accidentées nécessitent l’intervention de grues de levage spéciales. Les travaux de remise en état nécessitent d’importants moyens.

LES AUTORITÉS SUR PLACE

Se sont rendus sur les lieux le soir même du vendredi 12 juillet, le président de la République François HOLLANDE, le premier ministre Jean-Marc AYRAULT, le ministre de l’intérieur Manuel VALLS, le ministre des transports Frédéric CUVILLIER, le préfet de l’Essonne Michel FUZEAU, le directeur général de la SNCF Guillaume PÉPY, le président du conseil général Jérôme GUEDJ, le député de la circonscription Michel POUZOL. Ils rejoignent sur place Bernard DECAUX, maire de Brétigny-sur-Orge, et Olivier LÉONHARDT, président du Val d’Orge, maire de Sainte-Geneviève-des-Bois.

UNE CAUSE MATÉRIELLE

Une éclisse, pièce métallique reliant deux rails s’est détachée lors du passage du train. «Une défaillance technique inexpliquée» titre le journal Le Parisien du 14 juillet. Pour Guillaume PÉPY, directeur général de la SNCF, « la défaillance de cette pièce serait à l’origine du déraillement du Paris-Limoges ». (1)

CONTINUITÉ D’IDENTITÉ DES TERRITOIRES

Dans la région, les gares de la ligne de chemin de fer portent toutes le même nom (le même complément nominatif «sur-Orge») : Juvisy-sur-Orge, Savigny-sur-Orge, Épinay-sur-Orge, Saint-Michel-sur-Orge, Brétigny-sur-Orge. Les bâtiments des gares ainsi que la « ligne » répètent la continuité d’une appartenance commune. Toutes traversées par une même rivière, l’Orge. Toutes traversées par une même voie ferrée depuis le milieu du XIXe siècle, parcourues par les mêmes trains du RER. Il existe une continuité d’identité entre ces territoires limitrophes.

CONTINUITÉ DE SOLIDARITÉ
DES HOMMES ET DES FEMMES

La continuité d’identité entre les territoires a pour corolaire une continuité de solidarité. Ceux qui habitent au même endroit, qui fréquentent les mêmes gares, qui empruntent les mêmes transports en commun, qui travaillent dans les mêmes villes, partagent les mêmes expériences. Ils se retrouvent tous les jours, côte à côte, dans les mêmes trains du RER de la ligne C. Ils sont tous solidaires. Ils l’ont montré dans l’épreuve et dans le malheur.

LA VIE COLLECTIVE N’EST PAS AUTOMATIQUE

Il existe une mauvaise habitude qui est pernicieuse. Elle consiste à penser que la vie collective est automatique, qu’elle s’auto-reproduit sans qu’on lui apporte les soins qui sont nécessaires pour assurer sa pérennité. Un service public n’ « existe » pas d’une façon automatique. Il est dangereux de penser qu’il peut durer  « avec de moins en moins de personnels permanents, avec de plus en plus de sous-traitants occasionnels ». Il n’existe pas de maintenance automatique. Des moyens humains adaptés doivent y être affectés de façon permanente. Il est étonnant, tout au long de la ligne, entre Paris et Brétigny-sur-Orge, de voir les herbes folles pousser sur les quais, les arbustes prospérer entre les voies, les portiques soutenant les caténaires couverts de rouille !

Non, tout ne va pas bien dans les transports en commun de la SNCF, sur la ligne Paris-Austerlitz, sur la ligne C du RER empruntés par les trains de grandes lignes. Parce que si tout allait si bien, si le réseau était correctement entretenu, il n’y aurait pas d’accidents matériels.

Le message que cette tragédie adresse aux autorités de l’État, aux responsables des services publics, aux élus locaux est simple. La ligne de chemin de fer qui relie les hommes et les femmes ne doit pas les tuer, ne doit pas les blesser, ne doit pas les traumatiser. Il est inacceptable que monter dans un train, ou attendre un train sur le quai d’une gare, constitue une activité « à risque ».

Bernard MÉRIGOT

Responsable de la recherche-action « Territoires et démocratie locale »
Maire-adjoint honoraire
Conseiller municipal
Ancien Vice président de syndicats intercommunaux
Savigny-sur-Orge, dimanche 14 » juillet 2013, 7 heures

RÉFÉRENCES
SNCF, «Brétigny : infographie de l’accident du train 3657», Service de presse, Communiqués et ressources, 13 juillet 2013, 0 H 48.
« La tragédie du Paris-Limoges », Le Parisien, samedi 13 juillet 2013, p. 1, 2, 3, 4, 5.
« Une défaillance technique inexpliquée », Le Parisien, dimanche 14 juillet 2013, p. 3.

COMMENTAIRE DU 14 juillet 2013
Christiane TAUBIRA, garde des Sceaux, s’est rendue à Brétigny-sur-Orge dans la matinée du dimanche 14 juillet.

COMMENTAIRE DU 15 juillet 2013

L’accident du train Paris Limoges (Intercité TEOZ 3657)
du vendredi 12 juillet 2013, à 17 heures 14
en gare de Brétigny-sur-Orge (Essonne)

RÉFÉRENCES
«La SNCF confirme la thèse de l’éclisse défaillante», Le Parisien, 15 juillet 2013, p. 11.

Mention du présent article : http//www.savigny-avenir.info/ISSN 2261-1819
BNF. Dépôt légal du numérique, 2013

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