Huit critères pour l’évaluation des actions politiques locales

LA LETTRE DU LUNDI DE MIEUX ABORDER L’AVENIR

DÉCODAGE

CONTEXTE. Le bavardage médiatique quotidien porte sur plusieurs niveaux de ce qui constitue « l’actualité politique » : mondial, national, local… Les sciences sociales en général, et la science politique en particulier, proposent-elles des critères permettant une évaluation de l’action politique ? Quels critères ? Quelles évaluations ?
ENJEUX.
Fixer les critères est-il de nature à déterminer, d’une façon raisonnée, le jugement, l’appréciation, et le choix des opinions politiques, et au delà, les votes citoyens ?

Nous proposons, pour commencer, la mise en oeuvre de huit critères :

  • le critère de pertinence vérifie que les objectifs d’une intervention couvrent suffisamment les dimensions du problème social ou économique qu’elle est censée résoudre.
  • le critère d’efficacité vérifie que les effets attendus d’une intervention ont été produits par les actions menées.
  • le critère d’efficience vérifie que les effets obtenus l’ont été à un coût raisonnable, par exemple en comparaison d’autres types d’interventions.
  • le critère d’utilité vérifie la justification de l’intervention eu égard non seulement aux effets attendus mais aussi aux autres effets (collatéraux) produits, notamment les effets négatifs éventuels.
  • le critère de cohérence interne vérifie que les différents objectifs stratégiques et opérationnels d’un programme sont en relation logique les uns aux autres, autrement dit qu’ils sont complémentaires et non redondants.
  • le critère de cohérence externe vérifie que les objectifs d’une intervention correspondent, ou contribuent, à ceux des autres politiques de la collectivité, de l’institution ou des autres institutions agissant sur le territoire. Il vérifie qu’il ne sont pas, à l’inverse, en contradiction ou bien antagonistes.
  • le critère de durabilité vérifie que les résultats obtenus ne sont pas des acquis fragiles ou rapidement périssables, mais devront, au contraire, durer suffisamment longtemps pour être considérés comme véritablement atteints par les bénéficiaires visés.
  • le critère de « capacitance » (création de capacité, renforcement de capacité, traductions de « capacity building ») examine si l’action menée a permis de faire progresser les capacités et les compétences des « opérateurs », c’est-à-dire de ceux qui y ont participé. Ce critère, qui est utilisé dans les actions de coopération internationale, est applicable à toute action locale.

L’expertise citoyenne est-elle en mesure de s’approprier ces critères – classiques – afin d’instaurer un « double sens » à la place du sens unique des auto-satisfactions territoriales des élus et des administrations territoriales ?

La Lettre du lundi de Mieux Aborder L’Avenir, lundi 18 mars 2013

Mention du présent article : http//www.savigny-avenir.info/ISSN 2261-1819
BNF. Dépôt légal du numérique, 2013

 

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