La philosophie du « quand même ! » et le déclin politique (Pascal Gauchon)

CHRONIQUE DE «QUAND-MÉMOLOGIE» POLITIQUE

« Vive le Roi quand même ! » lançaient comme un défi les ultra-monarchistes pendant la Restauration, attablés au café de Chartres (devenu le Grand Véfour), tandis qu’ils contemplaient les jardins du Palais Royal. Pascal GAUCHON  conclut : « ils condamnaient la politique de Louis XVIII qui leur paraissait complaisante envers les idées de la Révolution, et en même temps, ils proclamaient leur attachement au principe de la monarchie, principe qui perd toute substance sans la fidélité à celui qui l’incarne ». (1)

« Vive la France quand même ! » On peut déplorer des mesures inappropriées, des blocages, des échecs… mais sans renier la fidélité à ce d’où nous venons, à ce où nous vivons et à son avenir qui conditionne le nôtre. Il ne s’agit pas de tomber dans le travers bien français de l’auto-dénigrement. « Vive la France quand même ! » possède une autre signification : malgré les difficultés actuelles, malgré le retour en force du thème du « déclin », la France détient des cartes fortes dans le grand jeu de la mondialisation.

 LA PEUR DU DÉCLIN EST-T-IL UN ATOUT ?

L’idée de déclin joue dans l’histoire de France un rôle moteur, un rôle positif, qui pousse à la réaction et à l’action, qui justifie l’une des plus belles déclarations d’amour adressées à la France, cette nation « créée pour des succès achevés ou des malheurs exemplaires » selon les premiers phrases des « Mémoires de guerre » du général De Gaulle. Paradoxalement, le plus grand atout des Français dans la mondialisation ne serait-il pas la peur du déclin ?»

RÉFÉRENCE
1. GAUCHON Pascal et HUISSOUD Jean-Marc, Vive la France… quand même, PUF, 2010. www.antheios.org

© La Lettre de Bernard Mérigot, 2011

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