La semeuse d’angoisse et la mauvaise gouvernance

ACTUALITÉ DU MOBBING

« HARCÈLEMENTS, AGRESSIONS, HOSTILITÉS, INTIMIDATIONS, CONFLITS, INJURES, MALTRAITANCES, MENACES, ABSENCE DU SENS DE LA GESTION, DÉPENSES EXCESSIVES »

Le Président américain Barak OBAMA vient de mettre un terme à des pratiques de « mobbing » de l’ancienne ambassadrice des États-Unis au Luxembourg Cynthia STROUM qui « harcelait » ses collègues et le personnel de l’ambassade.

Suivant les médias allemands et américains, Cynthia STROUM plombait l’ambiance de l’ambassade des États-Unis au Luxembourg. À tel point que les membres de l’ambassade demandaient leur mutation vers l’Irak et l’Afghanistan, afin de quitter les chicaneries de l’ambassadrice.

Au mois de janvier 2011, Cynthia STROUM annonçait son départ invoquant comme raison un motif familial. Or d’après un rapport publié le 3 février 2011, elle était agressive et hostile, voire elle harcelait et intimidait. L’ambassade et son équipe devait constamment faire face à des problèmes causés par l’absence du sens de gestion de Cynthia STROUM. Le rapport parle de conflits personnels, d’injures, ainsi que de dépenses excessives en voyages, vins et spiritueux.

Washington a déploré de son côté les mauvaises performances de Cynthia STROUM dans son travail. Bref, l’ambiance à l’ambassade devenait insupportable parce qu’elle maltraitait ses collègues. « Quiconque mettait en question les actes administratifs de l’ambassadrice faisait l’objet d’injures ou était menacé d’être viré» (1).

Ainsi, le président des États-Unis Barak OBAMA, par sa décision de mettre fin aux fonctions de son ambassadrice au Luxembourg (qu’il avait lui-même nommée) montre que la responsabilité politique ne peut tolérer des pratiques contraires à la bonne gouvernance. Cynthia STROUM a été durant l’exercice de ses fonctions une semeuse d’angoisse, quelqu’un qui  a provoqué chez les autres un sentiment d’un danger imminent, de crainte diffuse qui va de l’inquiétude à la panique, propageant un climat d’angoisse, de malaise psychique et physique.

Tous ces symptômes provoqués autour d’elle par une semeuse d’angoisse, sont fondés sur un mépris évident des êtres humains. Ils sont la partie visible d’un iceberg. Les parties non visibles qui lui sont liées, et qui n’apparaissent que dans un second temps, se nomment : exercice autocratique du pouvoir, appropriation d’une fonction, dépenses excessives, mauvaise gestion publique. Autant d’actions constitutives de la mauvaise gouvernance.

Bernard MÉRIGOT

RÉFÉRENCE

Le Quotidien (Luxembourg), www.le quotidien.lu, 6 février 2011

QUELQUES DÉFINITIONS

Gouvernance. Dans les sociétés occidentales régies par la démocratie libérale, la gouvernance renvoie aux interactions entre l’État et la société, c’est-à-dire aux systèmes de coalition d’acteurs publics et privés. Ces démarches de coordination d’acteurs différenciés ont pour but de rendre l’action publique plus efficace et les sociétés plus facilement gouvernables. C’est pourquoi, la gouvernance a été abondamment utilisée par les théoriciens de l’action publique, les politologues et les sociologues… La gouvernance est un moyen de fonder la légitimité du fonctionnement politique, les relations de l’administration avec le corps politique, ainsi que les rapports entre eux, la société et le monde économique.

Bonne gouvernance. Gouvernance qui respecte un certain nombre de conditions, notamment des règles éthiques et déontologiques d’exercice du pouvoir.

Éthique. Du latin ethicus : morale. Discipline relevant à la fois de la philosophie pratique (action) et de la philosophie normative (règles). Elle se donne pour but d’indiquer comment les êtres humains doivent se comporter, agir et être, entre eux et envers ceux qui les entourent. L’éthique vise à répondre à la question « Comment agir au mieux ? »

Déontologie. En morale, théorie des devoirs, des obligations. Ensemble des devoirs imposés dans l’exercice d’une activité (métier, fonction élective, responsabilité sociale…).

L’éthique déontologique (ou déontologisme) est une théorie éthique qui affirme que chaque action humaine doit être jugée selon sa conformité (ou sa non-conformité) à des devoirs. Elle s’oppose ainsi au conséquentialisme, qui affirme que les actions humaines sont à juger uniquement en fonction de leurs conséquences. Le déontologisme considère que les actions humaines doivent être jugées selon des principes comme le devoir de ne pas faire de mal à autrui inutilement (principe de non-malfaisance), le devoir de se conformer aux engagements librement donnés (principe de fidélité), le devoir de remercier ceux et celles qui nous ont aidés (principe de gratitude), le devoir de réparer les dommages que nous avons causé (principe de justice restaurative)…

Mobbing. De l’anglais « to mob » qui signifie assaillir, chicaner… Il est traduit généralement en français par « harcèlement psychologique ».

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